J'ai écouté avec intérêt les deux interventions. L'idée de permettre aux femmes et aux hommes issus de milieux différents de s'investir de manière plus approfondie, sans être des experts mais en leur qualité de citoyens, peut apparaitre comme une démarche séduisante. En revanche, je dois vous confier une inquiétude : j'ai certes entendu dans vos propos quelques propositions nouvelles sur l'aspect « revitalisation de la démocratie » ; en revanche, s'agissant des sujets qui sont pour moi essentiels aujourd'hui, et qui sont au coeur des inquiétudes exprimées par des mouvements sociaux, pas seulement par les gilets jaunes, comme la désertification médicale ou l'urbanisation, je ressens une certaine frustration à entendre qu'il s'agirait de préoccupations nouvelles. Ces attentes sont exprimées depuis des années, voire des dizaines d'années, il n'y a donc rien de nouveau. Certes nos concitoyens attendent d'être davantage associés à la prise de décision et à la construction de décisions nouvelles, mais donner le sentiment qu'on découvre des sujets qui sont au coeur de la crise que vivent nos territoires, en formulant par exemple la préconisation d'avoir une approche globale sur les problèmes en matière d'urbanisme en invitant des gens autour d'une table dans le cadre d'une énième consultation, n'apportera rien de plus. Il suffit de regarder les préconisations des très nombreux rapports parlementaires sur ces sujets, on connait déjà les solutions. Le temps est venu de la mise en oeuvre de préconisations pratiques et non d'un énième débat.