La première chose qui m'interpelle, c'est le qualificatif de « citoyens » que vous accolez à ces personnes que vous avez fait venir pour les entendre. Après tout, les membres du CESE sont aussi des citoyens. Plutôt que de parler de citoyens, on devrait davantage parler, en l'espèce, de l'état de l'opinion grandement façonné par les médias. Cela ne présente qu'un seul intérêt, celui de connaitre la température, et de prendre conscience des erreurs commises par le pouvoir, ces erreurs n'étant pas anodines : on ne vous parle pas de la concentration des pouvoirs à l'Élysée ou des allers retours entre le public et le privé. L'opinion publique relaie ce qu'elle croit être un problème, comme l'indemnité des parlementaires ou le nombre de fonctionnaires. Les véritables causes des problèmes ne sont jamais soulignées. On vous parle des fonctionnaires en général. On ne vous parle jamais spécifiquement des 600 fonctionnaires qui gagnent plus que le Président de la République. D'ailleurs, quand on essaie d'avoir des éléments précis, l'opacité demeure. Ce n'est qu'à l'occasion d'un scandale que l'on obtient des éléments d'information sur tel ou tel aspect. Si le CESE cherche à identifier les véritables dysfonctionnements de notre démocratie, ceux-là sont plutôt à chercher dans cette voie : si vous voulez un rapport qui présente un intérêt pour revitaliser la démocratie, oeuvrez donc pour la transparence et allez regarder ce qu'il en est de ces 600 fonctionnaires. Enfin, avez-vous un ordre d'idée de la probabilité que vous avez d'être entendus ? De notre côté, nous avons parfois le sentiment de ne pas être entendus à la hauteur de ce que mériteraient nos propositions.