Bien évidemment, nous sommes en lien permanent et étroit avec l’Unesco, les rives de Seine étant classées au patrimoine mondial. Nous rencontrerons d’ailleurs très prochainement des représentants de cette organisation pour faire le point.
Monsieur Bignon, oui, il faut savoir faire preuve d’audace ! Nous ne retiendrons peut-être pas les audaces qui seront proposées par les architectes, mais nous ne souhaitons pas trancher la question dans l’immédiat. Par ailleurs, vous avez bien résumé l’enjeu : à monument exceptionnel et situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle !
Comme toujours, monsieur Gattolin, votre analyse juridique est pertinente. §J’approuve vos propos sur la charte de Venise et sur l’Unesco et je vous remercie d’appeler de vos vœux un beau débat patrimonial.
Monsieur Ouzoulias, oui, les relations sont bonnes entre l’Hôtel de Ville, le diocèse et le ministère, aujourd’hui comme hier. Les sapeurs-pompiers de Paris, le ministère de la culture, l’Hôtel de Ville et le diocèse avaient l’habitude de travailler ensemble et de faire des exercices d’évacuation. Les sapeurs-pompiers savaient exactement où se trouvaient les œuvres à l’intérieur de Notre-Dame, et c’est ainsi qu’elles ont pu être sauvées.
Quel que soit le dispositif organisationnel retenu, nous aurons à associer très étroitement l’affectataire, à savoir le diocèse, et la mairie de Paris.
Quant à la possibilité de créer un établissement public, il ne s’agit absolument pas de déposséder le ministère ou de contourner ses équipes, cet établissement public étant bien évidemment placé sous la tutelle du ministère de la culture.
Monsieur Retailleau, si vous voulez conserver l’unité nationale et le rassemblement dont vous parliez, évitez de nous faire des procès d’intention. Nous souhaitons mener une restauration exemplaire, dont nous pourrons collectivement être fiers. Nous voulons associer tous les experts, les professionnels, les parties prenantes, les parlementaires et les Français à cette restauration. Nous ne voulons pas nous affranchir de toutes les règles ni bâcler la restauration sous prétexte qu’il faudrait aller vite.
Il est faux, par ailleurs, de dire que nous n’accordons pas de crédit aux architectes en chef des monuments historiques. Depuis un mois et demi, moi-même, mes équipes proches et des membres du cabinet de la direction générale des patrimoines sommes en contact quotidien avec Philippe Villeneuve, l’architecte en chef des monuments historiques, et les trois autres architectes qui œuvrent avec lui.
Nous ne pouvons que vanter la qualité de leur travail. Je ne cesse de le dire à tous ceux qui viennent visiter Notre-Dame ou qui nous demandent comment se passe la restauration. Contrairement à ce que vous laissez entendre, monsieur Retailleau, nous faisons confiance à Philippe Villeneuve et à ses équipes !
Par ailleurs, pourquoi faudrait-il toujours se fier au passé ? Il faut aussi faire confiance au présent et à l’avenir. Nous verrons s’il faut accomplir ou non un geste architectural, et la décision sera prise avec nos compatriotes.
Ne renvoyons pas la préservation du patrimoine à un conservatisme absolu. Jean-Pierre Leleux, vous êtes président de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture. Vous savez bien que, régulièrement, la question d’apports architecturaux contemporains se pose, et que la décision finale ne consiste pas toujours à ne rien ajouter et ne rien changer.
Ces questions sont à la base de toute restauration du patrimoine. Posons-les, débattons-en et tranchons. Refuser par principe un tel débat ne nous permettrait pas ensuite d’être collectivement fiers des choix que nous ferons. Or Notre-Dame de Paris le vaut bien !