Sur la « patrimonialisation » des données, certains défendent l'idée que les utilisateurs pourraient être rémunérés en échange de leurs données. C'est le prototype de la fausse bonne idée, de l'enfermement des utilisateurs sous la coupe des GAFAM. À partir du moment où vous vous êtes dépossédés de vos données, la plateforme est en droit d'en faire ce qu'elle veut, alors même que le contrôle est aujourd'hui déficient. À long terme, on peut imaginer des choses aberrantes, telles que la génomique. Au lieu de s'autoréguler la plateforme, on va essayer d'en obtenir des miettes. Ce n'est pas la bonne stratégie, il faut se demander si le modèle économique de ces sociétés doit être remis en question. Cet aspect était totalement absent du rapport remis au Président de la République. Ce rapport portait sur les propos de haine, or l'un des vecteurs de dissémination de ces propos, c'est le profilage des individus. Si on ne s'attaque pas au coeur, s'attaquer à la périphérie du sujet sera se condamner à l'impuissance. Ce rapport aurait mérité d'avoir une posture plus offensive que la posture de conciliation à laquelle il a abouti.