Intervention de Laurence Cohen

Réunion du 3 juin 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Article 2, amendement 1

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Les auteurs de ces amendements essaient de répondre à une problématique qu’on vit toutes et tous non seulement en milieu rural, mais aussi en zone urbaine, à cause d’une pénurie de médecins. C’est une bonne chose que ces amendements soient transpartisans, mais nous ne les avons pas cosignés pour des raisons de fond qui nous gênent.

Nous trouvons que cette proposition oppose les genres. Aujourd’hui, je le répète, il y a une pénurie de professionnels non seulement en libéral, mais aussi, comme l’a très justement relevé Agnès Buzyn, en secteur hospitalier. Dans le Val-de-Marne, département d’Île-de-France, rien qu’aux urgences de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, il manque sept médecins. Je pourrais multiplier les exemples.

Je ne comprends pas qu’on n’essaie pas de traiter le problème de manière globale. Je l’ai dit lors de la présentation de la motion tendant à opposer la question préalable, la gradation des soins, avec ce que je considère comme une transformation des hôpitaux de proximité en coquilles vides, va aggraver la situation.

L’amendement n° 1 rectifié quater, qui est le plus structurant, impose quelque part une obligation, sur la base d’un postulat que je trouve assez étonnant. En effet, il est souligné dans l’objet, à juste titre, que seuls 12 % des jeunes diplômés décident de s’installer en libéral à l’issue de leurs études. Mes chers collègues, nous avons tous reçu des étudiantes et des étudiants. Quel est leur discours ? Ils ont envie de travailler collectivement, dans des équipes. C’est pourquoi ils choisissent de travailler comme salariés dans les centres de santé ou en libéral dans les maisons de santé. Pourtant, dans ces amendements, il n’est absolument pas fait référence à ce type d’exercice.

On parle de pratique ambulatoire en autonomie, alors que nous préférons une autonomie supervisée – l’étudiant continue à être encadré –, qui fasse vraiment partie de la formation de ces étudiantes et de ces étudiants.

Le temps qui m’était imparti étant terminé, je ne peux pas aller plus loin, mais je pense que vous aurez compris la philosophie de mon propos.

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