Intervention de Joël Bigot

Réunion du 4 juin 2019 à 14h30
Organisation et transformation du système de santé — Articles additionnels après l'article 4

Photo de Joël BigotJoël Bigot :

Nous sommes nombreux dans cet hémicycle à bien connaître la question des déserts médicaux – ceux-ci ne sont pas forcément les zones les moins peuplées, d’ailleurs –, à être confrontés au problème.

Les réformes récentes du numerus clausus et la suppression aujourd’hui proposée ne permettront pas d’enrayer le phénomène de désertification, car je pense que nous n’avons pas tout essayé.

En tant qu’élu, les sollicitations sont quotidiennes ; en tant que sénateur, notre devoir est de représenter les territoires. Or les citoyens crient chaque jour leur détresse face à cette inégale répartition de l’offre de soins. C’est l’égalité des territoires qui est en jeu, ainsi que notre pacte républicain !

Madame la ministre, vous affirmez qu’avec la suppression du numerus clausus la France formera 20 % de médecins supplémentaires. Mais quelle garantie avons-nous qu’ils s’installeront dans les zones déficitaires et dans nos villages ? Ce texte, madame la ministre, manque profondément d’ambition et de courage politique !

Conscient des réalités de nos territoires, et malgré vos affirmations selon lesquelles il est trop tard pour mettre en place une véritable régulation de l’offre médicale sur le territoire, madame la ministre, je défends aujourd’hui cet amendement, reprenant, pour l’essentiel, le contenu de la proposition de loi, défendue par notre collègue Guillaume Garot à l’Assemblée nationale, visant à instaurer un conventionnement sélectif, pour lutter efficacement contre la désertification médicale.

Avec cet amendement, notre objectif est de limiter l’aggravation de ce phénomène, en étendant aux médecins libéraux, à titre expérimental, un dispositif de régulation à l’installation qui existe déjà, cela a été dit par plusieurs de mes collègues, pour plusieurs autres professionnels de santé.

L’adoption d’un tel principe de conventionnement territorial des médecins libéraux permettrait de compléter utilement des dispositifs d’incitation à l’installation dans les zones sous-dotées, mis en place dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 et du plan Ma santé 2022.

Madame la ministre, mes chers collègues, il est urgent de mobiliser l’ensemble des solutions à notre disposition pour lutter contre les déserts médicaux, d’autant plus qu’elles sont déjà à l’œuvre, comme je l’indiquais, pour d’autres professions de santé.

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