Intervention de Jean-Pierre Sueur

Réunion du 4 juin 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Articles additionnels après l'article 4

Photo de Jean-Pierre SueurJean-Pierre Sueur :

Madame la ministre, alors que j’étais jeune député, j’ai reçu un jour un « comité des enseignants en exil ». Je les ai très mal reçus. Ils se plaignaient en effet d’avoir été nommés à Dunkerque. Je leur ai répondu que l’on avait aussi le droit, dans cette ville, d’apprendre les mathématiques et les autres disciplines.

Avec votre raisonnement, les enseignants nommés dans un endroit qui ne leur plaît pas feraient de l’enseignement de mauvaise qualité. Et les gendarmes et les policiers nommés là où ils ne veulent pas aller feraient de la police de mauvaise qualité. Un tel raisonnement met par terre tout ce qui s’apparente à un service public, et vous le savez. N’utilisez donc pas de tels arguments.

Selon vous, une négociation avec les médecins aboutira forcément à un mécontentement et à une protestation de leur part, pour défendre la liberté d’installation. Soit !

Cependant, madame la ministre, un jour arrivera où ce seront les citoyens qui manifesteront pour défendre leur droit à la santé et à l’égalité. Dans mon département, qui n’est pourtant pas loin de la région parisienne, nous avons cinq fois moins de médecins généralistes par habitant que dans un autre département de ce pays. Telle est la réalité !

L’intelligence humaine doit nous permettre de trouver des solutions, de telle manière que les professionnels soient amenés, d’une façon ou d’une autre, à aller là où l’on a besoin d’eux. Je le rappelle, nous n’avons jamais eu autant de médecins en France !

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