Vous nous brossez par ailleurs, madame la ministre, un portrait assez dévastateur et terrible des jeunes médecins, qui sont presque dépeints comme des enfants gâtés.
J’espère qu’il y a toujours parmi eux des jeunes habités par leur vocation, la foi chevillée au cœur, désireux d’exercer leur profession en quelque lieu que ce soit. Le serment d’Hippocrate a-t-il encore un sens pour eux ? On a déjà fait beaucoup pour rendre leur installation attractive : on leur a déroulé le tapis rouge, ou presque. Résultat : la réalité, sur le terrain, continue de nous interpeller.
Il est plus que temps de réagir et de remédier à ce problème que sont les déserts médicaux. C’est un fait : la répartition des médecins n’est pas équitable sur le territoire. Cela ne pose-t-il pas un grave problème de santé publique ?
Dans mon département, qui n’est, en la matière, qu’un parmi d’autres – il s’agit d’un territoire très rural –, cela pose notamment le problème des personnes âgées qui vivent encore à leur domicile, sont souvent seules, et qui ont impérativement besoin de médecins installés à proximité et en mesure, si nécessaire, de se déplacer. À défaut, le risque de catastrophe sanitaire est grand.
Au-delà de ce risque, cette situation induit des inquiétudes pour tout le monde ; elle nécessite de la part des élus une dépense d’énergie littéralement colossale pour élaborer des solutions tous azimuts – j’ai été interpellée sur mon territoire, et j’ai vu toutes les initiatives qu’ils engagent. Cela les occupe beaucoup – beaucoup trop, au regard de ce qu’ils ont à faire par ailleurs.
Ces propositions, nous les formulons en responsabilité, madame la ministre, devant l’urgence du problème à résoudre. Que le problème se pose dans les mêmes termes dans les pays voisins résout-il nos difficultés ? C’est ici et maintenant qu’elles se posent !