Le sort de votre loi est en train de se jouer sur cet amendement. Vous reconnaissez vous-même, en effet, que cette décision phare qu’est la suppression du numerus clausus ne produira pas d’amélioration concrète sur les territoires concernés – ils sont nombreux – avant cinq à sept ans.
Vous confirmez que tout ce qui a été fait jusqu’à présent n’a donné aucun résultat ; et évidemment, cela a été dit, votre plaidoirie se retourne contre vous, parce que vous ne proposez rien.
Vous dites qu’il faut rendre les territoires attractifs ; mais cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique ! Le problème, dans les territoires ruraux, c’est que nous n’avons pas la possibilité, par exemple, d’offrir un emploi à la compagne ou au compagnon du médecin qui pourrait être intéressé ; c’est que nous avons des dizaines ou des centaines de maisons de santé qui n’ont pas de médecins, et qui mettent les élus locaux dans des situations catastrophiques !
Nous sommes à la veille d’une nouvelle campagne électorale au cours de laquelle ce problème figurera parmi les sujets essentiels.
Votre projet de loi, je le voterai ; il contient des avancées, des dispositions intéressantes – c’est vrai. Mais, sur ce point précis, pourquoi ne pas accepter une mesure transitoire ? Nous demandons simplement que, pendant quatre ou cinq ans, une mesure transitoire de conventionnement sélectif puisse être mise en œuvre ! Vous pouvez tout de même prendre ce risque, au regard de l’échec de dix ans de politiques de santé.