Je voudrais revenir sur l’incitation. En effet, depuis des années, madame la ministre, vous croyez à l’incitation.
Je rappellerai simplement ce que l’on offre à de jeunes médecins, dans le territoire de l’Orne, situé à moins de deux heures de Paris, pour qu’ils s’y installent : 50 000 euros leur sont versés dès leur installation ; ils bénéficient d’une exonération fiscale et sociale pendant cinq ans – ces avantages sont ensuite dégressifs au cours des trois années suivantes – et de loyers modérés, dans le cadre de prêts sociaux location-accession, ou PSLA – nous avons consacré beaucoup d’argent public à la création de structures que nous louons à des prix très modérés, de l’ordre de 8 euros le mètre carré. Ils tiennent la permanence des soins de 8 heures du matin jusqu’à 19 heures – ensuite, le SAMU prend le relais –, quatre jours par semaine.
Voilà pour les mesures incitatives. Que voulez-vous faire de plus, dans ce chapitre, pour promouvoir l’installation de jeunes médecins ?
Or nous ne parvenons pas à enrayer la désertification médicale ; nous sommes obligés de faire appel à l’Espagne pour trouver de nouveaux médecins. Nous faisons tout ce qui est imaginable, sans cesse, pour trouver des solutions nouvelles. Franchement, en matière d’incitation, je pense que nous avons tout essayé.
Il faut passer à autre chose ! Peut-être le terme « coercitif » ne plaît-il pas, et peut-être faut-il en trouver un autre. Mais il faut surtout trouver un moyen, qui ne sera pas l’incitation, pour que les médecins viennent régler notre problème de désertification médicale – je rappelle qu’il s’agit d’un problème majeur, puisque quelque 20 % des affiliés santé, aujourd’hui, n’ont plus de médecin.