Vous nous avez dit, madame la ministre, que le manque de généralistes et de spécialistes affectait l’ensemble du territoire français. Mais c’est justement parce que les médecins sont en nombre insuffisant sur le territoire national que la question de la gestion de leur répartition se pose tout particulièrement.
C’est une gestion de la pénurie qui s’impose, de façon d’autant plus impérieuse que la situation dans laquelle nous sommes est bien celle qui vient d’être décrite par les collègues qui m’ont précédé.
C’est à cette situation que souhaitent répondre les auteurs des présents amendements, qui visent à instaurer des mesures volontaristes fondées en particulier sur les conventionnements. Je veux le redire ici, après d’autres : il est inconcevable d’entendre que des médecins auxquels on imposerait des choses travailleraient moins bien que s’ils étaient complètement libres en matière d’installation.
Cette discussion renvoie à ce qui a été dit sur la manière dont est perçu le travail des fonctionnaires. Il se trouve que je connais et que j’ai travaillé avec des fonctionnaires, sur le plan professionnel et dans l’exercice de mes fonctions électives. Ceux que j’ai rencontrés étaient des gens très engagés, travaillant de manière très consciencieuse.
Il y a là un enjeu d’égal accès à la santé ; c’est particulièrement sensible dans des départements où l’état sanitaire de la population est médiocre, voire mauvais. Une telle situation aggrave l’enjeu de l’accès de ces populations à des médecins qui doivent être en nombre suffisant, et légitime encore un peu plus cette régulation attendue par tous.
Il y va de la responsabilité des autorités politiques en charge de la santé – les Français sauront apprécier. Il y va éventuellement de leur responsabilité judiciaire, qui, un jour ou l’autre, ne manquera pas d’être engagée.