Madame la ministre, je dois avouer que je n’ai pas été convaincu par vos arguments.
Vous avez cité un certain nombre de professions de santé : les infirmiers, les kinésithérapeutes, les orthophonistes, les sages-femmes, en précisant que ces professions étaient surdotées. Il y en a une que vous n’avez pas citée : celle de pharmacien. Or les pharmaciens sont dans une situation qui, à mon sens, est particulière, pour deux raisons.
D’une part, leur répartition forme un maillage démo-géographique ; on ne rencontre nulle part, sur le territoire français, de problème de désertification pharmaceutique, me semble-t-il.
D’autre part, ils sont soumis à un numerus clausus d’installation depuis plus de soixante-dix ans. La situation, auparavant, était assez analogue à celle que nous connaissons aujourd’hui dans les villes-centres de nos départements, où chacun peut constater la coexistence de plusieurs pharmacies dans la même rue. Il y avait, à l’époque, peu de pharmacies dans les campagnes ; d’où cette mesure, qui visait à organiser une répartition harmonieuse des pharmacies.
Soixante-dix ans plus tard, le constat est celui, précisément, d’une bonne répartition des officines sur l’ensemble du territoire, contrairement à ce qui se passe pour la profession médicale.
Les arguments qui sont avancés aujourd’hui ne me semblent pas recevables pour nos concitoyens. Vous le savez, madame la ministre : la désertification médicale est une des difficultés majeures auxquelles sont aujourd’hui confrontés les Français. Ils nous le disent ; ils l’ont dit à l’occasion du grand débat.
Je pense qu’ils ne se contenteront pas de demi-mesures qui, à mon sens, n’arrangeront rien, ni à cinq ans ni à dix ans. Il faut des mesures de régulation beaucoup plus fortes si nous voulons régler ce problème majeur pour notre pays.