Intervention de Michel Amiel

Réunion du 4 juin 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Articles additionnels après l'article 4

Photo de Michel AmielMichel Amiel :

Je rebondis sur les propos de M. Savary. J’ai exercé la médecine générale pendant trente-cinq ans. Entre 1978, lorsque j’ai commencé, et 2014, lorsque j’ai arrêté, la situation a énormément changé : le métier, mais aussi la société.

Auparavant, on était généraliste jour et nuit, taillable et corvéable à merci. C’était comme cela. Aujourd’hui, pour remplacer un médecin généraliste de notre génération, il en faut deux. Nous connaissons les statistiques : il n’y a pas moins de médecins ; simplement, le temps médical consacré à chaque patient s’est réduit.

Je ne voterai pas ces amendements. Ce n’est pas une question de corporatisme : je les soutiendrais des deux mains si je pensais qu’un tel dispositif pouvait marcher. Mais, qu’il s’agisse de coercition ou d’incitation – vous m’excuserez de tout mettre dans le même sac –, je pense qu’aucune mesure ne marchera. En effet, la relation entre le médecin et le patient va continuer d’évoluer, et cela, à mon avis, dans deux sens.

D’une part, des actes aujourd’hui considérés comme médicaux seront pris en charge par des infirmiers ou des infirmières. Nous n’y échapperons pas. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Pour moi, ce n’est pas mauvais… faute de mieux.

D’autre part, la télémédecine va se développer. Honnêtement, et je suis en cela un homme de ma génération, ce n’est pas ma tasse de thé. Mais écoutons ce qu’en disent les médecins ou les patients, c’est-à-dire les « consommateurs de santé ».

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