En fait, je ne suis pas sûre de bien comprendre l’objet de ces amendements. Nous sommes en effet tous d’accord sur le fait que les sages-femmes font partie des équipes de soins primaires. Elles jouent un rôle extrêmement important dans le suivi de la santé des femmes. Depuis 2009, elles peuvent réaliser le suivi de grossesse et ont le droit de suivre la santé des femmes en l’absence de pathologie. Je souhaite d’ailleurs véritablement que les femmes sachent qu’elles peuvent s’adresser à elles pour leur suivi régulier, comme je viens de l’expliquer s’agissant des frottis.
Dès lors, je ne vois pas ce que le statut de référent changerait en termes de possibilités d’action ou de participation aux équipes de soins primaires. Ces amendements me semblent en fait contraires à l’esprit du plan Ma santé 2022, qui promeut l’esprit d’équipe, l’idée étant d’éviter de multiplier les référents, qu’ils soient infirmiers, sages-femmes ou kinésithérapeutes.
Le patient doit être entouré d’une équipe, autour d’un médecin traitant. Il faut donc favoriser les responsabilités d’équipe et encourager l’esprit de coopération entre tous les professionnels autour du malade. Il ne faut en aucun cas figer des responsabilités individuelles, le risque étant alors de susciter des désaccords entre praticiens et de renouer avec la tendance à voir les gens fonctionner en silo. Nous essayons au contraire d’organiser un parcours fluide, avec une équipe pluriprofessionnelle.
Je le répète, je ne comprends pas la volonté de multiplier les référents, ce statut ne conférant aux professionnels aucune compétence de plus que celles qu’on leur reconnaît, et dont certaines vont évoluer. À cet égard, je suis complètement en phase avec ce qu’a dit M. Jomier tout à l’heure : faire évoluer les compétences va dans le sens de l’histoire.
Multiplier les référents rendrait le parcours de soins de moins en moins lisible pour les malades, sans accroître pour autant les compétences des professionnels. J’émets donc un avis défavorable sur ces amendements.