Intervention de Guillaume Gontard

Mission d'information Gratuité des transports collectifs — Réunion du 28 mai 2019 à 15h00
Audition de M. Frédéric Baverez directeur exécutif france et Mme Anne Lieure directrice des relations institutionnelles de keolis

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

Je pense que vous avez raison d'aborder la gratuité partielle, car nos réflexions ne s'arrêtent pas à la gratuité totale. Je souhaitais revenir sur la notion de gratuité, derrière laquelle se trouve également la notion d'accessibilité, c'est-à-dire de facilité d'accès aux transports. Doit-on considérer les transports comme un service librement accessible au même titre que l'éducation ou la santé ? Ceci pose la question des financements : si l'on raisonne toujours selon le même périmètre la suppression de la billettique correspond en effet à la suppression d'une source de financement. Mais nous essayons aussi de réfléchir à d'autres pistes de financements, qui pourraient être utilisées par les collectivités qui souhaitent passer à la gratuité. Avez-vous connaissance d'autres financements ? Cette question du financement est importante, comme nous avons eu l'occasion de le voir au cours de l'examen du projet de loi d'orientation des mobilités.

Je souhaitais enfin revenir sur le sujet des études : très peu d'études existent sur les réseaux qui ont mis en place la gratuité totale. J'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'a priori, concernant le report modal lié à la voiture par exemple. La seule étude dont j'ai eu connaissance est celle de Bruno Cordier, de l'Adetec, qu'il a réalisée pour l'Ademe sur Châteauroux. Il y avance que 50 % des nouveaux utilisateurs des transports publics utilisaient leur voiture auparavant. D'après lui, un tiers des nouveaux usagers ne se déplaçaient pas. Bientôt, l'étude portant sur la gratuité à Dunkerque nous permettra peut-être de préciser les choses. Mais c'est un point de vigilance que de partir avec des a priori qui ne sont pas complètement fondés. De la même manière, nous ne disposons pas d'études autres que celles des usagers, qui prendraient compte les personnes qui n'utilisent pas les transports, alors même que le but de la réflexion est de savoir si la gratuité pourrait permettre à ces personnes de les emprunter.

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