Ma question s’adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé.
Madame la ministre, vous n’êtes pas sans savoir que les services d’urgence des hôpitaux français, en proie à une crise profonde depuis de nombreuses années, sont aujourd’hui à bout de souffle. Il y a douze ans déjà, un rapport de notre Haute Assemblée les décrivait comme le « miroir grossissant des dysfonctionnements de l’ensemble de notre système de santé ».
Vous aviez annoncé dès votre prise de fonction prendre ce problème à bras-le-corps. Mais qu’en est-il réellement ? Force est de constater que la situation s’aggrave et s’amplifie de jour en jour face à l’inadéquation entre le nombre de passages, les moyens alloués et la disponibilité des lits d’aval.
Malgré les nombreux plans déjà mis en place ou annoncés, on ne peut que constater leur inefficacité chronique. Résultat : les personnels de santé des urgences multiplient les mouvements de grève sur tout notre territoire.
Peut-on les blâmer au vu des chiffres et de la dégradation de leurs conditions de travail ? Certainement pas. En vingt ans, les urgences ont vu leur fréquentation doubler. Nos personnels sont confrontés, chaque jour, à la multiplication des agressions tant verbales que physiques.
Car qui dit saturation des services, dit exaspération des patients et épuisement des personnels soignants, qui se sentent délaissés. Nos professionnels de santé réclament à juste titre davantage de moyens humains et financiers.
Alors, vous me répondrez certainement que la loi Santé, votée à l’Assemblée nationale et en cours de délibération au Sénat, porte la double ambition de mieux répartir l’accès aux soins et de libérer les établissements hospitaliers sous tension. Mais les mesures annoncées ne devraient voir le jour qu’en 2022 : ce sera déjà trop tard !
Il y a urgence, madame la ministre, pour nos urgences ! Nous ne pouvons plus attendre, car nous parlons ici de notre bien le plus précieux, la santé des Français, mais aussi celle de nos personnels de santé, qui n’en peuvent plus, tant physiquement que psychologiquement.
Alors, ma question est simple : quelles mesures d’urgence allez-vous initier pour éviter que d’autres drames ne surviennent, pour agir enfin et pour faire face à cet enjeu majeur de santé publique qui est sous votre responsabilité ?