Monsieur le sénateur Sol, évidemment, vous avez raison : le système est en tension depuis de nombreuses années et l’augmentation du nombre des passages aux urgences n’a fait qu’aggraver les choses.
J’ai souhaité accompagner les hôpitaux cette année avec, en particulier, un dégel de crédits, avec un refinancement de 300 millions d’euros dès le mois de mars et 700 millions d’euros supplémentaires en faveur des hôpitaux, qui, d’ailleurs, ont réduit leur déficit cette année, ainsi que leur dette toxique.
J’essaie donc d’accompagner au mieux les hôpitaux le plus en difficulté.
J’ai souhaité, au travers des mesures d’urgence que j’ai annoncées au Congrès annuel des urgentistes, que ces crédits nouveaux soient fléchés particulièrement vers des services d’urgences.
En réalité, la situation est très variable d’un service à l’autre, tout comme le sont les besoins. Dans certains cas, il manque des médecins ; dans d’autres, plutôt des professionnels paramédicaux ; dans d’autres cas encore, les locaux sont extrêmement vétustes et trop petits pour accueillir le flux de malades. Il faut donc pouvoir donner à chaque hôpital, à chaque site, la réponse appropriée.
J’ai donc demandé aux agences régionales de santé d’accompagner les hôpitaux en tension. Certains ne le sont pas : il y a beaucoup de services d’urgences en France qui fonctionnent avec moins de 15 000 passages par an, c’est-à-dire moins de deux passages par heure. Il faut aussi être attentif à ce que les budgets accompagnent les sites les plus en difficulté.
C’est ce que nous allons faire dans les semaines qui viennent.
Au-delà de la mission nationale confiée au président du Conseil national de l’urgence hospitalière, le professeur Pierre Carli, et au député Thomas Mesnier afin de repenser notre système d’urgences pour le refonder, j’annoncerai très concrètement comment cette offre d’accompagnement va aller vers les établissements et vers les professionnels, dont je ne néglige pas la charge de travail, à la fois physique – nous le savons, vous comme moi, parce que vous êtes un professionnel de santé aussi – et émotionnelle : aux urgences, il est extrêmement difficile, en effet, de soutenir toutes les personnes en très grande difficulté émotionnelle ; cela ajoute de la surcharge et je ne néglige pas ce point dans l’accompagnement qui leur sera apporté.