Madame la secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances, depuis vendredi dernier, un scandale alimentaire – un de plus – secoue notre pays : celui des steaks hachés de très mauvaise qualité distribués aux plus démunis.
Cette affaire est choquante à double titre. D’abord, car elle constitue une faute morale intolérable, en visant nos concitoyens se trouvant en situation de précarité. Ensuite, parce qu’elle constitue une fraude, une tromperie sur la qualité des produits achetés.
Les médias l’ont rappelé, plusieurs acteurs sont intervenus dans cette chaîne, que je qualifierai de particulièrement longue : le fonds européen d’aide aux plus démunis, qui soutient financièrement les États de l’Union ; l’État, qui a confié à FranceAgriMer l’organisation d’un appel d’offres ; puis, enfin, une entreprise financière retenue pour le marché, mais qui s’appuie sur une autre entreprise, polonaise cette fois-ci, pour son approvisionnement en viande.
En outre, ce qui demeure regrettable, c’est que seul le prix ait été retenu comme critère dans cet appel d’offres.
D’ailleurs, je m’interroge : comment se fait-il que le ratio entre le prix total d’achat et le poids de la viande vendue n’ait pas appelé l’attention des pouvoirs publics ?
Ainsi, madame la secrétaire d’État, l’État ne devrait-il pas mieux imposer la prise en compte du critère lié à la qualité dans l’attribution de ces marchés ?
Par ailleurs, alors que l’on parle de plus en plus de « circuits courts », ne conviendrait-il pas, là aussi, d’en faire une véritable règle européenne dans l’organisation de cette mise en concurrence, au nom du bon sens écologique, économique et solidaire ?