Je voudrais souligner la qualité et l'importance de votre témoignage. Vous êtes plus de 10 % à avoir quitté le Venezuela et vous êtes autant de témoins. Je veux vous remercier pour cette contribution, qui nous permet de mieux comprendre la situation, de contribuer, à notre façon, à la faire connaître et de veiller à ce qu'elle suscite une réaction internationale. Cela dépend beaucoup de la communauté internationale que les choses évoluent dans le bon sens mais celle-ci est diverse avec des positions difficiles à concilier comme celles de la Chine et la Russie qui s'opposent à toute intervention et celle des Etats-Unis dont l'intervention annoncée ne s'est pas concrétisée pour l'instant. Que vont faire les Américains ? Ce qui me préoccupe, ainsi que mes collègues qui ont participé à une mission en Colombie, ce sont les impacts des mouvements de populations sur les autres pays d'Amérique du Sud avec un risque de déstabilisation de ces pays qui ne sont pas très riches et qui se retrouvent confrontés à d'importants afflux importants de populations. La situation humanitaire au-delà du Venezuela est très compliquée et peut conduire à des tensions qui contribueront, selon moi, à renforcer la nécessité d'une intervention au Venezuela. Pour autant, si celle-ci devait être pacifique, on se demande comment elle pourrait aboutir face à un dictateur armé ? Peut-on espérer que les discussions d'Oslo entre Nicolas Maduro et Juan Guaido débouchent sur des actions concrètes ? Peut-on espérer un progrès par la voie diplomatique ? Dans ce contexte, que peut-on attendre de la population du Venezuela elle-même et de la part des militaires ? Tireront-ils sur la population à laquelle ils appartiennent ?