Nous proposons d’objectiver la notion de « modération ». Nous sommes tous d’accord pour reconnaître la nécessité de développer une démarche préventive, éducative, à l’égard des consommateurs de boissons alcooliques.
Des seuils de consommation ont été établis par les autorités chargées de la santé, l’Organisation mondiale de la santé par exemple. Ces seuils constituent une information importante, mais ils restent largement mal connus.
Quels sont ces seuils ? Les organisations de santé publique recommandent de ne pas consommer plus de deux unités d’alcool par jour pour les femmes, trois unités d’alcool pour les hommes, zéro unité d’alcool un jour par semaine et dans le cadre de situations à risques.
En 2004, l’INPES, je le rappelle, insistait sur les conseils de modération et les seuils à ne pas dépasser. La mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, la MILDT, recommandait d’abaisser les consommations d’alcool aux seuils définis par l’OMS.
En novembre 2006, dans un rapport sur les risques liés à la consommation excessive d’alcool, l’Académie de médecine recommandait de se fonder sur la notion d’unités d’alcool.
Ces seuils restent méconnus. En effet, 64 % des Français ne savent pas citer précisément le seuil de consommation à moindre risque pour un homme et 54 % ne savent pas citer le seuil pour une femme. Pourtant, il y a un besoin d’information important : ces repères permettent en effet de définir les limites à ne pas franchir pour rester dans une consommation modérée.
Le Conseil de modération et de prévention a beaucoup travaillé sur un projet de plan d’éducation à la modération. Parler de « modération » n’est certainement pas un gros mot et ne fait pas rire. Il s’agit de permettre à chacun de bien gérer sa consommation en adulte responsable. D’où notre amendement visant à faire en sorte que, dans le cadre des campagnes d’information et de prévention de l’alcoolisme, les messages puissent comporter des informations relatives à des seuils de consommation définis par les autorités de santé permettant d’objectiver cette notion de modération.