Sur la question de notre budget : est-il suffisant pour produire et coproduire ? Non, ce n'est jamais suffisant.
Concernant les aides éventuelles des collectivités, nous avons des relations avec la région de La Réunion qui mène une politique dynamique de soutien à l'audiovisuel. Nous avons un siège à la commission d'attribution des aides du conseil régional qui travaille sur des coproductions de qualité.
Je rappelle que la série « Cut » est intégralement tournée à La Réunion. J'étais, avant notre visioconférence, au téléphone avec le réalisateur réunionnais Laurent Pantaléon qui m'informait que le film que nous avions coproduit, « Baba sifon » était retenu pour être en compétition au Fespaco, festival international qui se tient au Burkina Faso.
Vous m'interrogiez sur les entreprises de production locales. Nous travaillons de plus en plus avec elles. Dans le cadre de ces coproductions, nous apportons de l'« industrie » quand cela est nécessaire ou des liquidités, de l'ordre de 15 000 à 20 000 euros en moyenne. Souvent, nous travaillons avec France Ô qui contribue aux financements et permet des coproductions de qualité.
Nous comptons une vingtaine de coproductions par an. Le tissu est-il suffisamment solide sur le territoire ? Malheureusement, non. On constate beaucoup de commandes non livrées en temps et en heure. Des entreprises sont encore fragiles, peu structurées et peinent à tenir leurs engagements.
Il a fallu changer les mentalités et faire de la pédagogie en interne. Il était difficile, il y a encore peu de temps, de dire qu'on ne produirait pas tout en interne et qu'il faudrait faire vivre le tissu local. Les syndicats y voyaient notamment une perte de potentiel de recrutement. Mais l'époque n'est pas favorable aux recrutements supplémentaires : France Télévisions engage un plan de départ de 2 000 personnes pour recruter 1 000 jeunes.
Coproduire, c'est enrichir. Nous disposons aujourd'hui d'entreprises de production locale solidement installées, sérieuses et capables de fournir des produits de qualité, mais leur nombre est très réduit ; le secteur est encore peu développé. Concernant les entreprises parisiennes ou hexagonales, nous sommes souvent sollicités et trois portraits sont par exemple en cours de réalisation actuellement sur des personnalités réunionnaises en haut de l'affiche : Dimitri Payet, Manu Payet et Valérie Bègue.