Le W7 est un groupe reconnu par les pays du G7 qui se veut féministe, inclusif, intersectionnel, dans la continuité des valeurs instaurées par le Canada. L'égalité femmes-hommes reste une priorité du G7, grande cause du quinquennat d'Emmanuel Macron, et chaque réunion ministérielle doit adopter un livrable spécifique sur l'égalité de genre. Le G7 est donc stratégique du fait de son influence diplomatique et de son aide publique au développement. Nous en attendons des engagements à la fois politiques et financiers.
La France fait preuve d'un certain leadership sur la question et s'est engagée à créer un fonds de 120 millions d'euros destiné aux associations féministes des pays du sud. Nous invitons les autres pays à amplifier de telles initiatives. Il y a un devoir d'exemplarité de la part des pays du G7 et de la part de la France pour susciter une dynamique de l'égalité dans leurs politiques nationales.
Je regrette qu'aucun accès pour la société civile, notamment pour les associations, ne soit prévu à Biarritz, y compris au sein de l'espace presse, contrairement à ce qui avait été organisé au Canada. Il faut encourager la diplomatie féministe et les politiques publiques féministes, en matière de finances comme de droits, dans le cadre du G7.
La diplomatie féministe s'installe progressivement en France ; elle doit se co-construire avec les associations féministes. Le 9 mai, nous avons transmis à Marlène Schiappa deux conditions à l'établissement d'une diplomatie féministe - la mise à disposition de ressources suffisantes et la consultation systématique des associations - et quatre recommandations thématiques dans la perspective du G7 : le développement de politiques publiques féministes avec l'intégration du genre et des droits des femmes dans l'Alliance Sahel et, plus largement, dans le cadre de l'aide au développement - seulement 28 % des actions d'aide au développement menées par la France prennent en considération les droits des femmes, pour un objectif de 50 % fixé par la France et de 85 % souhaité par notre association ; l'émancipation des femmes par l'accès à l'éducation et à la santé ; l'autonomisation économique des femmes, portée par la France et les États-Unis ; enfin, la mise en place d'un mécanisme de redevabilité pour que les engagements pris par les États lors du G7 soient tenus, mis en oeuvre, financés.
Le Conseil consultatif pour l'égalité entre les femmes et les hommes a pris une excellente initiative pour le sommet de Biarritz en invitant les États à adopter au moins une loi progressiste en faveur des filles et des femmes et à y consacrer les financements afférents, ainsi qu'à travailler sur l'entreprenariat des femmes au Sahel.