… pourrait nous en parler. En tout cas, l’expérience politique que nous avons tous dans cette assemblée nous fait dire qu’il est peu crédible de concentrer l’effort sur les deux dernières années du quinquennat.
Le FMI ne s’y trompe pas, puisqu’il a prévu que le déficit public serait de 2, 5 % du PIB en 2022, soit un niveau identique à celui de 2018.
C’est d’ailleurs globalement votre stratégie budgétaire qui interroge, tandis que l’incidence sur le solde 2023 de l’ensemble des nouvelles annonces présidentielles faites depuis l’an dernier peut être estimée à 25 milliards d’euros. Nous ne sommes donc pas sur l’épaisseur du trait…
La France bénéficie actuellement de conditions de financement très favorables. On peut en débattre. Olivier Blanchard a été cité à ce sujet.
Une alternative s’offre au Gouvernement : soit retrouver des marges de manœuvre, soit prendre des mesures pour redresser le potentiel de croissance de notre économie.
Finalement, vous avez choisi de financer des mesures de pouvoir d’achat à crédit, sans préparer l’avenir. Certes, des mesures devaient être prises, mais vous raisonnez à courte vue.
Enfin, votre rapport préparatoire ne donne pas beaucoup d’indications. La principale information contenue dans ce document est que le Gouvernement a finalement renoncé au respect de la norme de dépenses pilotables de l’État : ces dépenses, qui sont celles sur lesquelles l’État peut agir directement, seront supérieures en 2022 de 12 milliards d’euros, soit de 4, 6 %, à l’objectif que vous avez fixé il y a un an et demi.
Pour conclure, je ferai une petite remarque de méthode. M. Le Maire nous a annoncé, sur le gazole non routier par exemple, l’étalement sur trois ans. Nous vous avions mis en garde sur les hausses annoncées du GNR et de la TICPE, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Si vous nous aviez écoutés plus tôt, nous n’en serions sans doute pas là. Messieurs les ministres, un seul conseil : écoutez le Sénat !