L'amendement vise à supprimer pour les annonceurs la possibilité de s'exonérer de placer des bandeaux contenant les messages sanitaires de l'INPES, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, dans les encarts publicitaires concernant les aliments manufacturés et les boissons sucrées.
Rappelons que 87 % des spots diffusés dans les programmes jeunesse font la promotion de produits trop gras ou trop sucrés.
Depuis 2004, les annonceurs, s’ils ne veulent pas s’acquitter d’une taxe de 1, 5 % du montant de leurs investissements publicitaires au profit de l’INPES, doivent parer leurs publicités de bandeaux invitant à « manger au moins cinq fruits et légumes par jour ».
Or 54 % des personnes sondées l’an passé par l’Institut BVA à ce sujet mélangent le sens du message sanitaire et le produit promu dans la publicité.
Par ailleurs, on n’a pas vu affluer les bambins au rayon carottes et tomates des supermarchés !
Il s’agit d’affirmer ici clairement la responsabilité des industries dans l’expansion de l’obésité infantile.
Quantité de travaux scientifiques, notamment anglo-saxons, prouvent, si c’était nécessaire, que l’on mange ce que l’on regarde. Et cela touche davantage les enfants d’origine modeste, qui prennent du poids, tandis que l’obésité reste stable, voire régresse, chez les enfants des milieux plus favorisés.
Cette idée de taxe obligatoire avait été avancée, voilà un an, par vous-même, madame la ministre, au Sénat. Immédiatement informées, les grandes industries alimentaires ont été vent debout contre ce projet et ont pratiqué la politique de la chaise vide. Finalement acculée, l’Association nationale des industries alimentaires avait signé, une semaine avant l’examen de ce texte par l’Assemblée nationale, une charte d’engagements volontaires, suivant laquelle les annonceurs des produits caloriques s’engageaient à corriger le contenu des messages publicitaires vantant leurs produits. En contrepartie, la taxe obligatoire a été abandonnée, ce qui n’est pas très glorieux.