Ce sujet économique recoupe celui de la flotte. En effet, près d'un millier de bateaux sous pavillon français peuvent faire du fret sur nos voies d'eau, ce qui pose le sujet à la fois de la modernisation de nos gabarits et de l'énergie motrice, avec un point d'attention sur la question des eaux grises et eaux noires. Nous travaillons donc sur ces sujets relatifs au transport des marchandises en partenariat avec les opérateurs économiques. Deux outils nous aident à faire évoluer les structures pour répondre aux besoins des professionnels : le plan d'aide à la modernisation et à l'innovation (PAMI) d'une part, qui a notamment permis d'obtenir une seule délégation des ports de la Moselle, à grand gabarit, depuis Neufmaisons jusqu'au Luxembourg, et d'envisager une programmation de l'ensemble de ces ports mis en réseau. Cet outil permet de collaborer avec les collectivités territoriales et de chercher d'autres partenaires internationaux. Ainsi, sur la Moselle, dont certains ports peuvent être caractérisés comme des ports d'hinterland de grands ports maritimes étrangers, nous travaillons avec les partenaires allemands et hollandais. D'autre part, le Plan d'Aide au Report Modal (PARM) est un outil qui permet notamment le report de la route vers la voie d'eau et devrait servir aux reports entre le chemin de fer et le fluvial. En l'état actuel, si la Moselle à grand gabarit s'arrête à Neufmaisons, atteindre le Rhône implique d'assumer des ruptures de charges et de créer des combinés entre deux tronçons de grands gabarits.
Les services de VNF, en raison de la dégradation du réseau, ont toujours été vigilants pour maîtriser les risques et la sécurité des chemins de halage et des berges de canal, quitte à susciter l'incompréhension des élus locaux qui ne peuvent réaliser des projets d'aménagement centrés sur la randonnée, le vélo ou l'équitation. L'investissement devrait permettre à la fois de sécuriser les berges, d'aménager les canaux, d'éviter des conflits d'usage - notamment entre pêcheurs à la ligne et cyclistes - et favoriser non seulement la mobilité mais aussi la vie sociale sur les canaux.
Concernant les assises de l'eau, je ne pense pas que VNF soit reconnu à l'heure actuelle comme un acteur majeur de la gestion de l'eau dans le pays. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons nous rapprocher des régions et associer les agences de l'eau avec les comités de bassin dans le cadre de projets structurés et opérationnels. La régulation hydraulique par le réseau fluvial ou la qualité de l'eau sont considérées comme des champs d'investissements prioritaires. En revanche, le travail avec l'Ademe a bien été engagé, comme en témoignent les avancées du verdissement de la flotte, grâce à des montages juridiques et financiers.