Même si ce débat a déjà en partie eu lieu hier, je me permets d’insister sur l’importance du concept d’empreinte carbone et la nécessité pour la France d’être proactive dans la définition de celui-ci.
Si cette notion est importante, c’est parce que c’est la seule façon de prendre en compte vraiment nos exportations et surtout nos importations. Une des raisons pour lesquelles nous donnons l’impression d’avoir réduit nos émissions de gaz à effet de serre est liée à la désindustrialisation : avec le départ hors de France de nombreuses usines d’aluminium, par exemple, nous émettons moins, mais nous n’en utilisons pas moins de l’aluminium. Comme je l’ai signalé hier, l’impact carbone lié à nos importations a augmenté de 93 % ! D’où la nécessité de relocaliser et notre débat sur le libre-échange.
Par ailleurs, la définition des concepts est essentielle. Dans les instances européennes et internationales, le premier à définir des critères pour aller plus loin dans la définition des objectifs prend une avance liée aussi à la culture technologique qu’il veut développer. Ainsi, au Parlement européen, j’ai vu plusieurs fois les Allemands arriver avec des définitions de concepts, comme le bilan carbone, correspondant à leur vision et, il faut bien le dire, à leur intérêt – mais comment le leur reprocher ?
Si donc nous ne sommes pas prêts, avec une définition française de l’empreinte carbone, nous ne serons pas prêts, au-delà du produire en France, pour défendre notre vision.
Il y a donc un double intérêt à rétablir la référence à l’empreinte carbone.