Nous sommes confrontés à un échec de toutes les mesures mises en place en faveur de la rénovation thermique. Même l’Ademe en a fait le constat en 2018.
Certains logements sont de véritables passoires thermiques : quelque 15 % des gens déclarent avoir froid dans leur logement – cela va donc bien plus loin que de simples problèmes de confort –, les dépenses énergétiques atteignent 10 % des ressources pour certains ménages. Voilà la réalité des logements dans notre pays.
Certains logements sont classés F ou G, c’est-à-dire dépensent 600 à 700 kilowattheures par mètre carré. À mon sens, on ne peut plus parler de logements et il faut se poser très sérieusement la question de savoir si l’on peut proposer à la location de tels biens.
Quand on loue un véhicule, on doit rendre des comptes : il doit être en bon état, fonctionner et réunir certaines conditions de sécurité. Pourquoi ne pas prévoir le même type d’exigences pour un logement en location ? Un propriétaire qui loue perçoit des revenus ; par ailleurs, il existe de très nombreuses possibilités, notamment des prêts à taux zéro… Nous serons obligés d’en passer par des moyens coercitifs.
Par ailleurs, on a rappelé la multiplication des acteurs. C’est un véritable problème ; on ne sait pas vers qui se tourner.
De nombreux dispositifs se mettent en place dans les territoires, notamment liés aux programmes TEPOS, territoires à énergie positive, ou TEPCV, territoires à énergie positive pour la croissance verte, sur des plateformes de rénovation, qui ont permis une seule porte d’entrée, avec une efficacité qui a même dépassé les espérances de certains acteurs locaux et des rénovations très importantes.
Pour autant, comment ces plateformes de rénovation thermique pourront-elles perdurer, si aucun financement n’est prévu ? Comment financer la rénovation thermique ? Certains ont évoqué l’idée d’un emprunt. Tout l’appelle.
Enfin, je rappelle que, lorsque l’on fait de la rénovation thermique, on baisse le coût d’énergie, donc on dégage de l’argent, qui peut permettre de rembourser des emprunts, à condition que ceux-ci soient pris à long terme et que l’État s’engage.
On le voit, les solutions existent, mais, pour l’instant, on n’est pas encore allé au bout du processus.