Intervention de Gabriel Attal

Réunion du 16 juillet 2019 à 9h30
Questions orales — Numerus clausus dans la région centre-val de loire

Gabriel Attal :

Monsieur le sénateur Prince, Agnès Buzyn ne pouvant être présente ce matin, elle m’a demandé de vous répondre.

Vous avez raison, la région Centre-Val de Loire est la région de France métropolitaine où la densité médicale est la plus faible ; les difficultés d’accès aux soins rencontrés par la population y sont réelles. Cette situation dure malheureusement depuis de nombreuses années.

La région accusait un retard de son numerus clausus déterminant le nombre d’étudiants de premier et de second cycles ; il a été partiellement rattrapé au cours des dix dernières années, le numerus clausus augmentant d’environ 20 %.

Néanmoins, cette évolution favorable ne s’est pas répercutée sur le nombre d’internes en médecine, qui détermine pour sa part le nombre de médecins finalement diplômés dans cette région et plus susceptibles de s’y installer.

Ainsi, en 2018, le nombre d’étudiants admis en deuxième année a été de 255, mais le nombre de postes d’internes pourvus n’a été que de 214.

La faculté de Tours fait partie des rares facultés de médecine qui forment historiquement en proportion plus de jeunes étudiants, mais moins d’internes en fin de formation.

Face à cette situation, qui interpelle, la priorité est de mettre en cohérence dès cette année le nombre d’internes accueillis en région Centre-Val de Loire pour la fin de leur formation et le nombre d’étudiants qui entrent dans les études de médecine dans la région.

La ministre des solidarités et de la santé s’est engagée avec Frédérique Vidal à ouvrir 255 postes d’internat en 2019 dans la région.

Dès le mois de novembre prochain, ce seront autant d’internes supplémentaires qui viendront se former dans les services hospitaliers et les cabinets de médecine de ville et qui pourront être accompagnés vers un exercice dans la région au terme de leur formation.

La réforme en cours doit désormais permettre une prospective pluriannuelle et transparente des effectifs d’étudiants dans le cadre des nouveaux dispositifs prévus par la loi, en concertation entre l’université, l’agence régionale de santé, les acteurs de santé et les élus.

En outre, pour ce qui concerne l’accès aux soins, nous souhaitons que la région Centre-Val de Loire soit un territoire d’anticipation des mesures que nous portons dans le cadre de la stratégie Ma Santé 2022.

Aussi, sous l’égide de l’ARS et en liaison avec l’ensemble des acteurs, dont les élus, il faut désormais concentrer les efforts autour d’un plan régional de mise en œuvre accélérée des actions visant notamment : à promouvoir l’exercice coordonné et pluridisciplinaire et à libérer du temps médical, par le déploiement des assistants médicaux, la création de communautés professionnelles territoriales de santé, les coopérations interprofessionnelles ou la formation d’infirmiers en pratiques avancées ; ou encore à faciliter l’installation de jeunes médecins, par la promotion du contrat d’engagement de service public, le déploiement de la mesure des « 400 médecins salariés », le développement de la maîtrise de stage en ambulatoire, ainsi que par l’ouverture de l’exercice en tant que médecin adjoint pour les internes en fin de cursus.

Il faut donc désormais que cette longue liste de mesures, dont certaines sont contenues dans le plan Ma Santé 2022, montent en puissance rapidement. La volonté du Gouvernement et de la ministre de la santé et des solidarités est bien de faire de la région Centre-Val de Loire, qui concentre plus de difficultés que les autres en termes de présence médicale, une région pilote en la matière.

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