Madame la sénatrice Mireille Jouve, comme vous le soulignez dans votre question, l’école a des responsabilités importantes – et même fondamentales – en matière de santé pour favoriser la réussite scolaire des élèves et lutter contre les inégalités sociales et de santé.
C’est vrai, notre pays connaît un déficit important de médecins scolaires. Votre question doit être l’occasion de clarifier un certain nombre de points, d’autant que l’on entend parfois que ce déficit pourrait être le résultat d’économies ou de suppressions de postes. Tel n’est pas le cas : un tiers des postes ouverts aujourd’hui en médecine scolaire sont vacants et ne sont pas pourvus.
Notre priorité est donc double : renforcer l’attractivité du métier et mener une action spécifique pour accroître le vivier de candidats à la médecine scolaire.
C’est ainsi que le régime indemnitaire des médecins de l’éducation nationale a été amélioré en 2015 dans le cadre du passage au régime indemnitaire en tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expérience et de l’engagement professionnel. Les médecins de l’éducation nationale conseillers techniques ont bénéficié d’une revalorisation des niveaux indemnitaires au sein des groupes de fonction. Nous allons également améliorer leur grille indiciaire d’ici à la fin de 2019. Leur déroulement de carrière a été amélioré grâce à l’augmentation du nombre de médecins pouvant accéder à la première classe du corps. Enfin, des instructions ont été données aux académies afin de relever le niveau de salaire de primo-recrutement des médecins contractuels jusqu’à l’indice majoré minimum de 582.
En parallèle, afin d’augmenter le vivier de candidats aux concours, l’accueil et le tutorat d’internes en médecine dans les services de médecine scolaire ont été améliorés. En 2017, une formation spécialisée transversale en médecine scolaire a été créée lors de la réforme du troisième cycle des études de médecine. Cette formation est accessible aux étudiants en spécialité de pédiatrie, de médecine générale et de santé publique. Un tel enseignement universitaire permettra de mieux faire connaître la profession aux étudiants.
Enfin, depuis la rentrée 2018, le service sanitaire permet également aux étudiants de découvrir cette profession.
Nous attendons un effet positif de ces mesures. C’est la raison pour laquelle les postes vacants de médecin sont maintenus dans le budget du ministère et des rectorats.
On aurait pu considérer que, compte tenu du fait qu’ils étaient vacants, il n’était pas utile de programmer budgétairement ces postes. Or nous maintenons les lignes budgétaires afin que les mesures que je viens d’évoquer portent leurs fruits.
Par ailleurs, nous travaillons étroitement avec le ministère des solidarités et de la santé pour la promotion de la santé en milieu scolaire.