Intervention de Angèle Préville

Réunion du 16 juillet 2019 à 14h30
Énergie et climat — Discussion générale

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, ce projet de loi, qui devait marquer une étape majeure dans notre transition énergétique et écologique, n’est ni à la hauteur des enjeux ni pourvu d’une vision globale à long terme. Nous n’y percevons pas les actions concrètes à mener face à l’urgence climatique qui s’impose à nous ni les moyens mis en œuvre pour y parvenir. Il s’agit là d’une loi d’affichage, avec des mesures insuffisantes !

En préambule je tiens à rappeler, à toutes fins utiles, que quasiment toute l’électricité de notre pays est décarbonée. Or de grands enjeux semblent avoir été balayés à la même vitesse que celle à laquelle nous avons dû examiner le texte, ce que je déplore à mon tour. Je pense notamment à l’absence totale des transports dans ce texte, alors qu’ils représentent 39 % des émissions de gaz à effet de serre.

Insuffisantes, les dispositions relatives à la rénovation énergétique des passoires thermiques sont repoussées graduellement à une date bien trop éloignée, après 2022, alors qu’on parle d’urgence et que cette année-là, année d’élection majeure, vous ne serez peut-être plus en mesure d’appliquer votre promesse de campagne.

Je déplore aussi la quasi-absence de la production hydroélectrique, qui ne fait l’objet d’aucune mesure contraignante à court terme, alors qu’elle est incontournable dans la transition énergétique, et, enfin, l’incapacité à trancher le débat sur le nucléaire.

Cela me conduit à une première réflexion. La diminution de la part du nucléaire introduit deux nouveautés majeures.

La première est le passage d’une production d’électricité en masse, concentrée, à une production plus diffuse, répartie sur le territoire et accompagnée de la montée des énergies renouvelables, qui sont bien moins puissantes, ce qui entraîne des problèmes d’acceptabilité par nos concitoyens. Je rappelle pour exemple les résistances rencontrées avec les projets éoliens.

La deuxième nouveauté est la disparition des grosses « machines tournantes » que sont les alternateurs des centrales thermiques. Bien qu’ils soient condamnés à terme, ils sont essentiels au maintien du réseau et des fréquences. Parmi les énergies renouvelables, seule l’hydroélectricité est susceptible de fournir cette qualité. C’est là toute sa pertinence, notamment pour la petite hydroélectricité.

Nos concitoyens doivent être éclairés afin de saisir les enjeux de ces changements et de faire des choix.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion