Ouvrir le champ des possibles au marémoteur le long des côtes des Hauts-de-France et de la Normandie ne signifie pas que la démarche aboutira. Ce que je sais, c’est que la capacité énergétique identifiée représente l’équivalent de 15 gigawatts, soit l’équivalent d’une dizaine de réacteurs nucléaires.
C’est à comparer à la puissance d’un champ de six éoliennes d’une capacité unitaire de 3 mégawatts : on n’est pas dans la même dimension ! Dans les Hauts-de-France, sans que cela gêne personne, on nous inonde d’éoliennes, en nous disant que cela permettra de couvrir nos besoins en électricité. On compte un millier de mâts dans le seul département de la Somme !
Nous demandons simplement que l’on étudie les perspectives de développement de l’énergie marémotrice. Si le Gouvernement s’y refuse, nous constituerons une mission parlementaire à cette fin. À un moment donné, il faudra que l’on nous explique pourquoi on ne veut pas au moins examiner cette question, alors que la production d’électricité par une turbine entraînée par les flux des marées montantes et descendantes est déjà une réalité : un pilote a été développé au Pays de Galles et il fonctionne. Il existe peu d’endroits dans le monde où une telle technologie est exploitable, or nous avons la chance de pouvoir envisager son déploiement dans le Nord-Pas-de-Calais, en Picardie et en Normandie. J’ajoute que la digue associée à une telle installation permettrait de protéger nos côtes et favoriserait la pêche.
Il existe donc un potentiel considérable, mais aucune réflexion n’a été engagée. On nous inonde de mâts éoliens, au motif que notre région est ventée. Nous avons du vent, certes, mais nous avons aussi la mer : nous aimerions pouvoir profiter de la richesse qu’elle nous offre sur le plan énergétique. Ne fermez pas le champ des possibles, madame la secrétaire d’État !