Valse des ministres, valse des promesses !
M. de Rugy nous avait expliqué, à son arrivée au Gouvernement, que le facteur 8 se substituerait au facteur 4, avant de se déclarer favorable au facteur 6. Maintenant qu’il n’est plus au Gouvernement, il va certainement de nouveau se prononcer en faveur du facteur 8…
M. Hulot nous avait expliqué que le CETA serait une catastrophe écologique. Une fois nommé au Gouvernement, il a adopté une position beaucoup plus modérée et s’est prononcé en faveur de l’instauration d’un veto climatique. Mais à peine n’était-il plus ministre qu’il affirmait que le veto climatique, c’est bidon, et qu’il faut refuser le CETA !
Nos compatriotes ne s’y retrouvent plus ! Ils demandent de la cohérence et n’en peuvent plus des grandes déclarations lénifiantes chaque fois qu’une élection se profile ou qu’une personnalité vient en France. On nous explique que la France va être exemplaire en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, on empile les objectifs à long terme, mais, sur le terrain, les actes et les décisions ne suivent pas ! Les ministres apprennent le réalisme en entrant au Gouvernement et redécouvrent les vertus de l’écologie dès qu’ils le quittent !
Nous souhaitons que l’on passe au facteur 8. Cessons de reporter l’effort nécessaire aux calendes grecques : il faut rehausser l’objectif dès la première phase, allant jusque 2030.
Enfin, la question du libre-échange ne peut pas être éludée. À quoi bon faire tous les efforts du monde si l’augmentation de nos importations aggrave notre empreinte carbone et l’effet de serre ? Si nous continuons ainsi, ce sera du perdant-perdant : la France aura perdu en capacité productive et la planète sera davantage polluée.
Madame la secrétaire d’État, vous nous dites que l’empreinte carbone n’est pas le bon critère. Il se trouve que nous avons eu pendant des années, au Parlement européen, des débats sur le bilan carbone. Si la France commence à définir de manière scientifique et rigoureuse la notion d’empreinte carbone, celle-ci finira par s’imposer dans le débat européen. Nous aurons alors une base de discussion pour aboutir à une définition qui nous soit favorable. Si ce n’est pas la France qui le fait, ce sera un autre pays : les Anglo-Saxons sont en train de travailler sur ce sujet et ils nous imposeront leur modèle d’empreinte carbone si nous n’agissons pas !