Intervention de Cécile Cukierman

Réunion du 16 juillet 2019 à 21h30
Énergie et climat — Article 1er

Photo de Cécile CukiermanCécile Cukierman :

Le secteur des transports est, avec celui du bâtiment, l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Le Grenelle de l’environnement avait fixé l’objectif de faire progresser la part de marché du fret non routier et non aérien à 25 % d’ici à 2022, mais cet objectif est totalement négligé depuis une dizaine d’années, et plus particulièrement sous le gouvernement auquel vous appartenez, madame la secrétaire d’État.

Le Gouvernement prévoit en effet que la part modale du fret ferroviaire s’établisse à 10, 4 % en 2020, et celle du transport fluvial à 2, 2 %. Or, nous le savons, un certain nombre d’infrastructures permettraient d’ores et déjà de faire beaucoup plus et beaucoup mieux.

Les objectifs fixés traduisent un manque d’ambition que nous avions dénoncé à l’occasion de la discussion de la LOM. Nous le dénonçons encore aujourd’hui, en ce début du mois de juillet, alors que vient d’être supprimée la ligne de fret Perpignan-Rungis : de nombreux camions se substituent ainsi au train pour acheminer les produits maraîchers vers la capitale.

On peut d’ailleurs s’interroger sur l’avenir du ministère et de ses ambitions. Nous venons en effet d’apprendre que l’actuelle ministre chargée des transports qui va reprendre les fonctions de M. de Rugy. Après avoir déstructuré et cassé la SNCF, remis en cause le fret ferroviaire, que va-t-elle maintenant proposer ? Il faut sortir du « tout-routier », le trafic routier étant à l’origine, je le rappelle, de 30 % des émissions de gaz à effet de serre dans notre pays, le coût des congestions routières étant estimé à 350 milliards d’euros sur la période 2013-2030 et l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS, chiffrant à 45 000 le nombre de décès imputables à l’ozone et aux particules fines en France.

La problématique de la pollution concerne non pas seulement les grandes villes, mais également les vallées et les zones de montagne. Les alertes sont de plus en plus fréquentes sur l’ensemble de notre territoire. Il y a donc urgence à inclure parmi les objectifs prioritaires de la politique énergétique la réduction dans une mesure importante de la place du transport routier dans notre pays.

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