Intervention de Elisabeth Borne

Réunion du 18 juillet 2019 à 10h30
Énergie et climat — Articles additionnels après l'article 3 terdecies

Elisabeth Borne :

Madame la sénatrice, je partage totalement votre préoccupation. Il est insupportable pour les riverains de voir les navires à quai émettre des panaches de fumée… Il faut donc agir, nous sommes d’accord sur ce point.

En revanche, le Gouvernement propose et trace un autre chemin que celui que vous préconisez.

Il s’agit d’abord de faire évoluer les règles relatives aux carburants maritimes. Vous savez que, à partir du 1er janvier 2020, vont entrer en vigueur les règles qui divisent par sept la teneur en soufre des carburants.

Nous avons aussi pris l’initiative de proposer une zone à basses émissions en Méditerranée, dite « ECA » – Emission Control Area –, qui conduirait à diviser de nouveau par cinq la teneur en soufre pour atteindre 0, 1 % pour tous les navires naviguant dans cette zone.

Par ailleurs, il faut agir localement dans les ports. C’est ce que nous faisons : il y a d’ores et déjà de nombreuses actions menées pour le déploiement de carburants alternatifs, en particulier le gaz naturel liquéfié, le GNL, et pour le branchement à quai, afin de limiter la pollution des navires – je pense notamment aux oxydes de soufre et d’azote, au CO2 et aux particules fines qui sont nuisibles à l’environnement et à la santé humaine.

Le port de Marseille offre déjà – je sais que vous êtes au courant – des branchements électriques à quai. Il va y investir 20 millions d’euros supplémentaires, afin de faire de Marseille le premier port de Méditerranée 100 % électrique d’ici à 2025.

Par ailleurs, le schéma national d’orientation pour le déploiement du GNL comme carburant marin prévoit déjà, à l’horizon 2025-2030, des solutions d’avitaillement en GNL dans chacun des ports français.

Aujourd’hui, les ports de Dunkerque, du Havre, de Nantes et de Marseille proposent des solutions d’avitaillement. Une mission a été confiée au nouveau directeur du port pour s’assurer de proposer une offre également satisfaisante à Marseille.

Même si l’on voit encore aujourd’hui des navires dans les ports qui n’ont pas de branchement à quai, je pense qu’avec ces mesures la dynamique est vraiment en marche.

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