Ma question s’adresse à Mme la ministre du travail et concerne le plan de restructuration de l’enseigne Conforama. J’y associe Mme Jouve et MM. Guérini et Corbisez, collègues de mon groupe eux aussi concernés, comme beaucoup d’autres, par l’une des 32 fermetures de magasin annoncées.
Ces fermetures entraîneront un plan social d’une ampleur inégalée depuis de très nombreuses années, avec 1 900 licenciements. La déflagration sociale sera énorme dans les territoires, notamment dans mon département de l’Essonne, à Fleury-Mérogis, où j’ai rencontré il y a quelques jours, en présence de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, des salariés qui, pour certains, ont jusqu’à trente ans d’ancienneté dans le groupe.
Au demeurant, je trouve totalement indécent que le licenciement de 1 900 personnes soit à peine relaté dans la presse nationale, quand on voit ce qui a occupé les flashs des chaînes d’information en continu ces derniers jours.
Madame la ministre, les salariés craignent un plan de démantèlement caché qui suivrait le plan de restructuration. Le PDG de Conforama s’est engagé le 14 juillet, par voie de presse, à ne pas démanteler l’entreprise, qualifiant ce scénario de « fantasme intégral ». Or, dès le lendemain, nous apprenions que le démantèlement avait déjà commencé, avec la vente des bijoux de famille, comme l’on dit : les filiales espagnole et portugaise, aujourd’hui rentables et qui auraient permis de maintenir l’activité hexagonale, mais dont le produit de la vente ne sera pas alloué à la procédure ni aux salariés touchés.
Par ailleurs, l’entreprise a perçu pour plus de 50 millions d’euros de CICE. À ce titre, l’État doit exiger que l’entreprise rende des comptes.
Madame la ministre, quelles mesures envisagez-vous de prendre pour empêcher le démantèlement de l’entreprise, sanctionner les créanciers et les fonds d’investissement vautours et, évidemment, préserver le plus grand nombre possible d’emplois face à cette tragédie sociale ?