Intervention de Fabien Gay

Réunion du 18 juillet 2019 à 21h30
Énergie et climat — Article 9

Photo de Fabien GayFabien Gay :

Les tarifs réglementés sont aujourd’hui une garantie contre la fluctuation des marchés financiers. Ils constituent une sorte de plafond pour l’ensemble des fournisseurs. Tous les pays européens ayant renoncé à une réglementation de la tarification du gaz ont connu une augmentation du kilowattheure de 40 % à 140 %, comme en Allemagne. Cela a même conduit le Gouvernement britannique à faire marche arrière en fixant un prix plafond.

Aujourd’hui, 4, 3 millions de foyers sont concernés par les tarifs réglementés du gaz. Ce sont ainsi 4, 3 millions de foyers qui exercent leur droit à un niveau de vie suffisant en chauffant leur logement et en préparant leurs repas à un prix accessible.

Dans un contexte d’explosion de la précarité énergétique, laquelle touche aujourd’hui près de 5 millions de ménages, notre pays ne peut se priver d’un tel outil, instrument historique des politiques sociales depuis 1946. Supprimer les tarifs réglementés du gaz, c’est faire basculer davantage de foyers dans une situation inacceptable.

Rien ne garantit par ailleurs que cette suppression puisse créer les conditions de la concurrence. La déréglementation permet principalement le passage de monopoles publics à des oligopoles privés, dont les vrais bénéficiaires sont les grands groupes industriels et leurs actionnaires. Que ce soit pour l’État, les consommateurs ou les tenants d’un marché de l’énergie concurrentiel, elle est néfaste.

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