Ce n’est pas l’avis du président de la CRE. Lors de son audition par la mission d’information sur l’avenir de la sidérurgie, nous lui avons demandé si la concurrence et la fin des tarifs réglementés feraient baisser le prix de l’énergie. Non, jamais, ce n’est pas vrai, nous a-t-il répondu. L’audition a été filmée. J’invite chacun à la visionner.
Par conséquent, le discours ambiant selon lequel la concurrence libre et non faussée fait baisser les prix est mensonger. En réalité, depuis l’ouverture du marché du gaz à la concurrence, le prix a augmenté de 70 %.
Pour aller au bout de votre démarche et tout libéraliser, il faut faire sauter les dernières barrières, c’est-à-dire les tarifs réglementés, qui, pour le privé, sont insupportables !
Vous vous attaquez aujourd’hui aux tarifs réglementés du gaz, mais on a bien compris que, demain, ce sera le tour de ceux de l’électricité, qui concernent 28 millions de foyers. Cela étant, il n’est même pas besoin de supprimer les tarifs réglementés, il suffit de faire appel à la CRE. En effet, ainsi que le soulignait Pascal Savoldelli, la hausse de 5, 9 % ne correspond pas à l’augmentation du coût de la production et de la distribution du gaz : les concurrents privés ont demandé à la CRE d’augmenter les prix pour qu’ils puissent proposer des prix libres au niveau des tarifs réglementés.
Nous refusons ce jeu de dupes. M. le rapporteur a invoqué les décisions prises à l’échelon de l’Union européenne, mais on peut s’y opposer. L’Union européenne, ce n’est pas un Ovni, ce sont des hommes, des femmes et des options politiques. Pour s’opposer, encore faut-il en avoir la volonté, mais tel n’est pas votre cas, madame la ministre, puisque vous avez été nommée à vos fonctions pour préparer la suppression des tarifs réglementés non seulement du gaz, mais aussi de l’électricité.