On voit bien que l’on arrive au bout de cette dérégulation. Pour ma part, j’ai souvenir des premières directives sur la dérégulation : on nous annonçait une baisse très rapide des tarifs. La France, qui était encore attachée au service public et aux tarifs réglementés, considérant que le prix de l’énergie joue un rôle essentiel pour le pouvoir d’achat et pour la vie économique du pays, avait essayé de différer les échéances. À aucun moment elle n’a créé de rapport de force pour tenter de faire valoir le caractère d’intérêt général du maintien d’un service public de l’énergie. Et après, on vient pleurer sur le pouvoir d’achat de nos concitoyens ! Les dépenses fixes des Français obèrent très largement leur pouvoir d’achat.
On nous dit que l’électricité est moins chère en France que dans les autres pays européens, mais l’énergie abordable est un élément déterminant de notre compétitivité : on ne peut pas avoir des salaires prétendument élevés et, en même temps, de l’énergie chère. Or nous sommes en train de casser cette mécanique ; c’est extrêmement grave, parce que cela va pénaliser non seulement l’économie, mais surtout le pouvoir d’achat de nos concitoyens, notamment des plus modestes d’entre eux. Nous ne pouvons l’accepter.
Je déplore le manque de détermination de la France à tenir une position conforme à son histoire et à l’esprit de service public, alors que l’on voit partout que la concurrence ne fait pas baisser les prix.