Je vous remercie du travail accompli sur une question nécessaire et du débat dépassionné que vous avez conduit. Dans la ville moyenne qu'est Dunkerque, le transport en commun gratuit coûte 4,5 millions d'euros correspondant aux recettes perdues et 12,5 millions d'euros en investissements. Dans la métropole européenne de Lille, la gratuité signifie une perte de recettes de 100 millions d'euros au bas mot, avec une délégation de service public à 1,4 milliard d'euros. Comment faire ? L'important n'est pas la gratuité, dès lors que les communes mettent en place une tarification sociale, mais les moyens que l'on se donne pour compléter l'offre existante.
Le problème du transport, dans ces métropoles, est l'apport des secteurs ruraux : sans rabattements efficaces vers le métro ou une ligne de bus à haut niveau de service, à tous les points d'entrée, les ruraux garent leur voiture au plus près, dans la ville même. Cela n'a pas été prévu dans les schémas d'aménagement.
Laissons faire les autorités locales : qu'elles mettent en place la gratuité si elles peuvent se le permettre. Mais si les recettes manquent, comment compléter l'offre future ? Plusieurs de nos interlocuteurs nous l'ont dit : c'est l'offre qui fait le transport. De plus, la gratuité est toujours payée par quelqu'un, sous forme d'impôt. Dans les plus grandes métropoles, le manque à gagner serait trop important pour permettre la mise en place de nouvelles lignes.