Nous l'avons fait en complément avec la région. Pour obtenir la légalité de la procédure, un audit de chaque exploitation était indispensable. Nous sommes donc rentrés sous cette bannière de l'accompagnement social. Nous avons trouvé ce véhicule juridique, ce biais, en collaboration avec la région, qui mène les audits. Chaque exploitant ayant contracté un prêt a donc été audité. Nous avons pu le faire car il s'agit d'une compétence partagée avec la région. Néanmoins nous avons perdu beaucoup de poids sur l'agriculture.
Pour la santé, j'ai agi sans la région. Depuis lors, la loi a évolué et les départements ont le droit, depuis mai 2018, d'établir des centres de santé et de porter ces questions. J'ai reçu trente-cinq départements pour voir comment de telles initiatives peuvent se construire.
Je ne demande toutefois pas que ce qui est fait en Saône-et-Loire soit appliqué ailleurs, je souhaite juste suffisamment de souplesse afin d'être réactif face à une problématique posée. Pour les médecins, je ne pouvais pas attendre que les dispositifs viennent de l'État. Or notre population est vieillissante, notre département a la moyenne d'âge la plus élevée de la région. En 2015, j'ai constaté que sur dix médecins partis, un seul était remplacé. En 2018, 50% des médecins généralistes étaient en âge de prendre leur retraite. C'est pour cette raison que j'ai dû agir vite et faire cavalier seul. Cependant, tous les acteurs de la santé et les élus du département ont travaillé sur le dispositif. Mais je n'ai pas fait appel aux autres collectivités.
J'ai aussi voulu le faire à marche forcée tout simplement pour montrer, comme je l'avais dit au Président de la République, qu'il faut faire confiance aux acteurs locaux car sur des mesures simples, différentes de celle proposées par la loi NOTRe, nous sommes en capacité de répondre concrètement et de réussir.