Je suis d'accord avec vous, mais à un moment donné l'impatience me gagne. L'initiative, dans le cas des médecins, est née d'un ras-le-bol d'assister à des « réunionites » sur la désertification médicale. Rien ne bougeait. Face à l'inaction, a fortiori sur des questions cruciales, voir vitales pour un territoire, il faut agir.
Je demande la fin de la double gouvernance pour les Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Je souhaite bien sûr être soutenu par l'État et l'ARS, et mon dossier avance. Mais cette double gouvernance est insupportable. Personne n'est responsable. J'espère donc récupérer la compétence entière. Il nous faut une vision d'aménagement à quinze ans, vingt ans, vingt-cinq ans.
Aujourd'hui, l'égalité qu'on nous oppose n'existe pas. Je demande la simple possibilité d'un essai sur quelques mois. Simplifier la gouvernance est nécessaire pour éviter les incohérences. Les doubles commandements sont contreproductifs. Dans un second temps, il faut se mettre d'accord sur qui commande quoi ; je pense à l'échelle départementale, qui permet de travailler avec l'ensemble des élus locaux de manière responsable.
Il faut beaucoup plus tenir compte de la spécificité de chaque territoire et nous pourrons avoir alors quelque chose qui se tienne et qui soit en même temps un peu homogène. Sans rentrer dans une opposition entre l'urbain et le rural qui n'a pas de sens, nous sommes obligés d'aller demander au département et à la région pour obtenir des financements pour des structures d'État alors qu'ils arrivent directement et très facilement dans les métropoles. L'État ne finance même pas ses 200 kilomètres de routes quand, de mon côté, je dois gérer plus de 5 000 kilomètres de routes départementales. Cela n'existe pas dans les métropoles. Je vous demande donc à vous, parlementaires, d'avoir un regard attentif sur l'équité des territoires et sur la prise en compte des spécificités des territoires ruraux et urbains. Enfin j'aimerais que les règlementations nationales aient une vraie souplesse en fonction des territoires. Il faut plus de justice dans les financements et plus de simplicité dans les gouvernances. Nous avons les solutions pour le faire.