Mes chers collègues, nous accueillons aujourd'hui M. Teemu Tanner, ambassadeur de Finlande en France. La Finlande assure depuis dix jours la présidence du Conseil de l'Union européenne pour le second semestre de 2019. Elle succède à la Roumanie et sera suivie par la Croatie.
Monsieur l'ambassadeur, votre pays prend les rênes de l'Union à un moment particulièrement crucial : un nouveau cycle institutionnel s'ouvre et le Conseil européen, réuni le 20 juin dernier, vient de doter l'Union d'un nouvel agenda stratégique pour les cinq ans à venir, alors même qu'elle est confrontée à d'immenses défis.
À l'extérieur : l'urgence climatique, les tensions commerciales avec les États-Unis et l'extraterritorialité des sanctions, la concurrence de la Chine, etc. À l'intérieur : les migrations, le terrorisme, le populisme, la transition numérique.
Dans ce contexte encore compliqué par la perspective du Brexit, il revient à la Finlande de donner une impulsion nouvelle aux travaux du Conseil afin de faire émerger des compromis correspondant aux priorités stratégiques de l'Union européenne.
Nous avons pris connaissance du programme que la présidence finlandaise vient de publier. C'est un programme équilibré, qui met l'accent sur la préservation des valeurs communes et de l'État de droit, socles de la construction européenne, tout en traçant les perspectives d'avenir que l'Union européenne attend, dans trois directions : une économie compétitive et socialement inclusive ; une ambition mondiale pour le climat ; une protection complète des citoyens européens grâce à la politique de sécurité et de défense.
Sur le premier point, j'ai relevé que le programme n'oublie pas de souligner que le marché unique ne pourra se développer qu'en associant la politique de concurrence, la politique industrielle et la politique commerciale, dans le contexte de la révolution numérique. Je note aussi avec satisfaction que la Finlande insiste sur la nécessité de poursuivre l'approfondissement de l'union économique et monétaire, notamment par l'achèvement de l'union bancaire. L'Allemagne devrait sans doute faire mouvement dans ce domaine, sans compter la rigueur excessive de certains pays, comme les Pays-Bas. Tant que nous n'aurons pas une union bancaire digne de ce nom, la place de l'euro dans le commerce international restera insuffisante.
Je souhaite attirer votre attention sur un point : le chômage des jeunes reste trop élevé en Europe, et singulièrement en France. Nous savons combien la formation en alternance peut faciliter leur entrée sur le marché du travail et combien la Finlande est avancée en ce domaine. M. Jean Arthuis, qui présidait la commission des budgets au Parlement européen, nous a récemment sensibilisés à l'expertise - qui confine à l'excellence - de votre pays en matière d'apprentissage, et nous comptons sur votre présidence pour que votre pays entraîne dans cette voie le reste de l'Union européenne.
Concernant le climat, j'observe l'attention particulière que la Finlande entend accorder à l'Arctique. Notre commission partage cette préoccupation et je compte d'ailleurs participer avec mon collègue M. André Gattolin à la réunion de l'assemblée de l'Arctic circle qui se tiendra cette année du 10 au 13 octobre, à Reykjavik.
Je vous laisse la parole à présent pour nous présenter le programme de la présidence finlandaise plus en détail et vous remercie d'avoir accepté notre invitation.