Le numérique n'est pas un secteur isolé ; au contraire, il est transversal. Sur le marché européen, la coexistence de vingt-huit législations différentes en termes de fiscalité ou de marché du travail est pénalisante.
Nous avons également tendance à trop raisonner en silo et à ne pas persévérer en matière d'investissements et de priorités. Nous devrions au contraire réfléchir de manière globale. Les innovations de rupture nécessitent un travail collectif entre le monde universitaire, le secteur économique, les start-up, les fonds, etc. C'est cet ensemble qui crée une dynamique. Les Britanniques vont dans ce sens, puisqu'ils sont en train de définir un espace commun de travail sur la cybersécurité. Pour tenir le rythme de l'innovation, nous avons par exemple besoin de doctorants.
Il est vrai que la France ne dispose que de deux fonds spécialisés en cybersécurité, mais la question est plus globale, ce n'est pas une mesure qui va tout changer, et le monde universitaire n'a pas vraiment fait sa révolution en la matière. Attention, ne prenons pas trois ans pour réfléchir à la question... Ce serait trop tard ! Nous avons besoin de tous ces changements aujourd'hui.
Je le redis, il faut sortir du phénomène de silo, décloisonner, avoir une vision pérenne et globale à même de faire naître les grandes entreprises dont nous avons besoin. Il est vrai aussi que, dans le passé, la commande publique a facilité certaines évolutions.