Intervention de Gérard Longuet

Réunion du 25 septembre 2019 à 15h00
Lutte contre le gaspillage et économie circulaire — Article 4 bis

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet :

Ces amendements sont follement sympathiques, mais, aux excellents arguments présentés par mon collègue Roger Karoutchi, j’ajouterai encore une raison de s’y opposer, en soulevant le problème de la responsabilité.

Quand vous travaillez sur des courants faibles, vous prenez le risque, si vous n’êtes pas équipé et si vous n’êtes pas compétent, de perdre votre temps. Le temps est une denrée rare, mais, quand on est jeune, on peut encore se permettre de le gaspiller pour se former… Par contre, si vous vous attaquez à des courants forts ou à un dispositif mécanique présentant une cinétique forte – un moteur thermique, par exemple –, vous mettez en jeu votre sécurité.

Fréquentant, par plaisir personnel, les magasins de bricolage depuis mon plus jeune âge, je constate que les appareils électriques sont aujourd’hui conçus pour ne pas être réparés. Il ne s’agit pas pour autant d’obsolescence programmée : simplement, l’expérience prouve que tous nos compatriotes ne sont pas forcément capables de réparer des prises, de brancher des fils dans de bonnes conditions… Quand vous achetez une douille pour une lampe à vis, un système vous interdit de l’ouvrir de nouveau une fois que vous l’avez fermée. Ce n’est pas complètement absurde : c’est une question de responsabilité.

Je voudrais attirer l’attention de nos collègues sur le fait que les bons sentiments ne font pas nécessairement de bonnes lois. La question de la responsabilité se posera pour ceux à qui on apprendra le bricolage, la réparation. Je suis tout à fait d’accord pour que l’on ouvre les yeux des jeunes sur le fait que l’on peut donner aux objets une deuxième vie, mais si l’on confie à l’école le soin de les former à la réparation, on verra des parents se retourner contre l’éducation nationale afin de savoir pourquoi leurs enfants ont fait sauter les plombs, dans le meilleur des cas, ou déclenché un incendie, dans le pire…

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