Je tiens à saluer l’initiative de nos collègues du RDSE d’ouvrir le débat sur les enjeux économiques et stratégiques de l’intelligence artificielle.
Le groupe Les Indépendants avait eu l’occasion, à l’automne 2017, d’interpeller le Gouvernement sur cette problématique majeure du XXIe siècle, dans le cadre d’un débat parlementaire orienté sur le rôle que la France et l’Europe peuvent encore espérer jouer dans cette course à l’innovation. Le constat que nous faisions n’était guère réjouissant.
Deux ans plus tard, ces craintes n’ont pas disparu ; au contraire, elles se sont même renforcées. Et pour cause : les preuves ne cessent de s’accumuler qui démontrent qu’il s’agit bel et bien d’une nouvelle révolution technologique. Elle percutera de plein fouet notre modèle social ainsi que nos modes d’organisation.
L’intelligence artificielle recourt à des algorithmes pour reproduire des processus cognitifs humains. D’où le sentiment de dépossession que nous éprouvons souvent face à ses utilisations toujours plus diverses. Les robots imitent de mieux en mieux les humains, au point qu’il est devenu monnaie courante de les confondre, tantôt en écoutant la réponse pleine d’humour d’un assistant vocal, tantôt en lisant un message personnalisé prérédigé par un téléphone dit « intelligent ».
Le risque existe de voir émerger à grande échelle de nouveaux réseaux de crime organisé qui utiliseraient l’intelligence artificielle pour mieux tromper particuliers et entreprises. La menace existe déjà. C’est notamment le cas avec les deepfakes : image et voix humaines sont copiées et l’identité est détournée pour diffuser de fausses informations.
Monsieur le secrétaire d’État, pouvez-vous nous confirmer que les services de l’État agissent pour faire face à cette nouvelle forme de délinquance et de piratage ? Quelles mesures sont prévues pour cibler et punir ces délinquants et ces criminels de l’intelligence artificielle, qu’ils agissent en France ou à l’étranger ?