Intervention de Hugo Huon

Commission des affaires sociales — Réunion du 3 octobre 2019 à 10h35
Audition de Mme Anne-Claire Rafflegeau porte-parole du collectif inter-urgences

Hugo Huon, président du collectif inter-urgences :

Nous voulons plus de moyens, des effectifs, des lits et une revalorisation salariale. Avant de parler d'effectifs, de nombreux postes sont budgétés dans les hôpitaux mais non pourvus. La fuite du personnel est exponentielle. Dans cinq ans, il sera trop tard, l'hôpital sera en cendres. C'est maintenant qu'il faut montrer les dents, en 2020 et 2021, sans attendre un changement de Gouvernement.

Le plan de refondation des urgences converge avec MaSanté2022. Or selon l'aveu même du directeur de cabinet de la ministre, on ne sait pas si cette loi aura des effets positifs à moyen et long terme, et il n'y a pas de solution de repli. La fuite du personnel continuera, pour les médecins, les kinésithérapeutes, les infirmiers de bloc opératoire, et elle commence pour les infirmiers de soins généraux...

Avec 400 postes vacants à l'assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), des écoles d'aides-soignants dans l'Est avec 40 % de recrutement, c'est catastrophique...

Mme Buzyn déclare qu'il n'y a pas de fermeture de lits pour des raisons comptables ; c'est faux. Soit ces fermetures se font pour des raisons économiques directes, avec un passage en ambulatoire, soit indirectes, lorsque le personnel est insuffisant pour maintenir l'activité. Nous nous sommes saisis des questions de l'ambulatoire, du vieillissement de la population et du plan MaSanté2022 avec dix ans de retard...

Or c'est un choix contestable que de penser que la médecine de ville, qu'on n'arrive pas à réguler par l'Ondam, pourrait contribuer davantage. Mme Buzyn veut transférer le poids des urgences sur tous les secteurs d'activité, qui sont tous surchargés. Cela va craquer de partout.

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