Intervention de Laurence Cohen

Commission des affaires sociales — Réunion du 3 octobre 2019 à 10h35
Audition de Mme Anne-Claire Rafflegeau porte-parole du collectif inter-urgences

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Certes, mais vous demandiez des économies supplémentaires ! Il faut modifier certaines choses. Oui, nous avons atteint un point de rupture, que nous vivons tous dans nos territoires.

Lors de notre tour de France, nous avons visité plus de 150 établissements en France. J'ai été frappée par l'unanimité des professionnels de santé, de l'aide-soignant au médecin, en passant par l'infirmier et le directeur. On ne peut pas aller plus loin dans les restrictions budgétaires, sinon l'hôpital ne tiendra pas debout. Il ne tient que par la conscience professionnelle de ses acteurs.

Nous portons plusieurs propositions. Certes, nous sommes limités par l'article 40 de la Constitution, mais il existe des solutions pour apporter de nouveaux financements. Sans faire de liste fastidieuse, si le Gouvernement supprimait la taxe sur les salaires, les hôpitaux récolteraient 4 milliards d'euros, ce qui donnerait une bouffée d'oxygène importante à chaque établissement. C'est une question de volonté politique.

Les annonces de Mme Buzyn sont un jeu de dupes. Elle prend 750 millions d'euros dans une enveloppe, elle les attribue mais ce n'est pas suffisant. Prenons en compte l'aggravation de la situation des hôpitaux et leurs besoins supplémentaires. Arrêtons de supprimer des lits et des services. En 2014, nous avions proposé un moratoire, mais nous avions été battus. Nous avons proposé de nouveau cette proposition de loi. On ne peut plus continuer ainsi, sinon où met-on les patients ?

Soutenons les hôpitaux, faisons en sorte qu'un centre de santé soit adossé à chaque hôpital ; il répondrait à la demande des professionnels de travailler en équipe. Voilà une mesure parmi d'autres.

Nous n'avons pas réussi à renforcer l'attractivité de ces professions dans le projet de loi relatif à la fonction publique. Il faut revaloriser les salaires et prendre en compte la pénibilité de la fonction et notamment des métiers médicaux et paramédicaux. Nous manquons de personnel, et parfois il n'y a plus d'orthophonistes - et je ne parle pas seulement pour ma chapelle : en cas de trouble neurologique, sans orthophoniste, le patient récupère moins bien.

Les aides-soignants ne peuvent rester à cette fonction ad vitam æternam, compte tenu de la pénibilité... Nous soutenons vos propositions et j'espère que le Sénat aussi.

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