Ma question s’adresse à M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
Monsieur le ministre, le 21 septembre dernier, dans le huis clos de son école vide, à Pantin, une directrice se donnait la mort. Elle s’appelait Christine Renon. Elle avait cinquante-huit ans.
Le même jour, à Nice, à son domicile, un professeur de biologie disait adieu à la vie. Il s’appelait Frédéric Boulé. Il avait, lui aussi, cinquante-huit ans.
Chaque semaine, la liste des fonctionnaires qui se suicident s’allonge : policiers, soignants, enseignants. Ils se suicident parce qu’ils sont à bout, épuisés ; parce qu’ils se sentent de moins en moins considérés ; parce qu’ils sont mal payés ; parce qu’ils sont parfois insultés, agressés ; parce qu’ils sont stigmatisés, enfin, alors qu’ils sont tout sauf des privilégiés, comme nos amis agriculteurs.
Si chaque suicide garde une part de mystère, Christine Renon n’est pas partie dans le silence : elle a laissé une lettre à ses collègues, un appel à ouvrir les yeux. Je n’en lirai qu’une phrase : « Je dois dire aussi que je n’ai pas confiance au soutien et à la protection que devrait nous apporter notre institution. »