Intervention de Agnès Canayer

Réunion du 10 octobre 2019 à 10h30
Commission d'enquête sur les conséquences de l'incendie de l'usine lubrizol à rouen — Vote sur l'ensemble

Photo de Agnès CanayerAgnès Canayer :

Le 26 septembre dernier, les habitants de la métropole rouennaise se réveillaient dans un immense nuage de fumée noire provenant de l’incendie de l’usine Lubrizol, classée Seveso seuil haut.

Poussé par des vents dominants, le panache de fumée, long de vingt kilomètres, se déplaçait rapidement vers l’est et touchait plus de 200 communes, dont 112 en Seine-Maritime. Devant l’ampleur de cet événement, l’ensemble des sénateurs de notre territoire, tous bords politiques confondus, s’est largement mobilisé.

Rapidement, la stupéfaction a fait place à l’inquiétude, puis au désarroi. L’intervention rapide et le très grand professionnalisme des secours ont permis de maîtriser le sinistre dans la matinée et d’éviter les victimes, malgré des risques majeurs. Le plan particulier de prévention, déclenché rapidement par la préfecture de Seine-Maritime, a permis d’adopter un certain nombre de mesures de sécurisation et de mesures sanitaires d’urgence.

Cependant, alors que la Seine-Maritime est le département qui compte le plus de sites Seveso – près de quarante – après les Bouches-du-Rhône, la culture du risque reste insuffisante : nombre d’habitants ne savaient pas à quoi correspondaient les sirènes actionnées à huit heures du matin, ce qui a favorisé une anxiété collective que les premiers messages, qui se voulaient rassurants, des services de l’État n’ont pas permis d’atténuer.

Les informations nombreuses, mais peu coordonnées et parfois contradictoires, malgré la volonté forte de transparence du Gouvernement, n’ont pas réussi à rassurer les populations, d’autant moins que cette chaîne d’information a oublié un maillon fort : les maires, prévenus tardivement et souvent de manière très imprécise.

Quinze jours plus tard, de nombreuses questions restent en suspens. Une telle catastrophe aurait-elle pu être évitée ? Comment agir face à un tel accident industriel ? Quelles sont et quelles seront les conséquences sanitaires, environnementales, économiques et agricoles réelles ?

La commission d’enquête demandée par le président Retailleau §et soutenue par l’ensemble des présidents de groupe et des présidents de commission doit permettre de faire toute la lumière sur l’intervention des services de l’État dans la gestion des conséquences environnementales, sanitaires et économiques de l’incendie de l’usine Lubrizol et d’en tirer toutes les conséquences pour développer une véritable culture du risque majeur. Elle doit également permettre d’évaluer les modalités d’application des directives Seveso et d’en tirer, surtout pour l’avenir, tous les enseignements utiles.

Le groupe Les Républicains votera, bien évidemment, cette proposition de résolution.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion