Je partage votre sentiment, monsieur le sénateur, sur le fait que l’arabe est l’une des langues-clés de notre monde multipolaire.
L’arabe bénéficie déjà d’une place privilégiée dans notre système éducatif, puisqu’il fait partie des vingt-deux langues vivantes étrangères susceptibles d’être choisies à l’épreuve écrite du baccalauréat.
En 2009, 6 400 élèves suivaient un enseignement d’arabe en LV1, LV2 ou LV3, dans les collèges et les lycées d’enseignement général, technologique ou professionnel. De surcroît, comme vous l’avez rappelé, monsieur le sénateur, 50 000 élèves, en particulier les enfants scolarisés dans le primaire, choisissent également de suivre cet enseignement dans un cadre associatif, le plus souvent confessionnel.
Dans l’enseignement supérieur, c’est vrai, la langue arabe reste encore trop cantonnée aux établissements d’excellence. Elle attire, dans les classes préparatoires et les grandes écoles, des élèves qui viennent parfois du monde entier.
L’arabe semble toutefois quelque peu délaissé par les générations nouvelles. Le ministère de l’éducation nationale comptait en 2009 203 enseignants de langue arabe, dont certains sont en sous-service, contre 236 en 2006.
Il est souhaitable – je pense que nous pourrons nous rejoindre sur ce point, monsieur le sénateur – que l’arabe soit enseigné au sein de l’éducation nationale, par des enseignants bien formés, bien préparés, plutôt que par des organismes ou des associations qui ne disposent pas des mêmes moyens pédagogiques et qui peuvent être influencés par divers groupes ou groupuscules.
C’est pourquoi le Président de la République a souhaité donner un nouvel élan à la langue arabe : nous développerons davantage l’arabe dans l’enseignement technologique et professionnel, ainsi que dans le lycée d’enseignement général au titre de la LV3 ; nous rééquilibrerons l’offre d’enseignement de l’arabe entre les académies et à l’intérieur même de chacune des académies ; nous renforcerons les sections « bilangues », en particulier anglais-arabe ; enfin, nous remettrons à plat l’enseignement des langues et cultures d’origine, ou ELCO, dispensé à l’école primaire.
Le dispositif ELCO, qui relève aujourd’hui de la responsabilité des autorités des trois États du Maghreb, pourra être ouvert à d’autres États et, surtout, devra mieux s’articuler avec l’enseignement des langues au collège.
Enfin, pour accompagner le développement de la langue arabe, je vous indique, monsieur le sénateur, comme je l’avais fait lors de mon audition pour la préparation du budget, que des postes seront créés, en fonction de la demande des élèves.
Vous voyez donc que, sur cette question, le ministère de l’éducation nationale prend toute la mesure de sa mission.